Entre l’immigration temporaire et l’immigration permanente : le cœur du Québec balance
01 février 2024
Delfino Campanile
Les récentes statistiques mettent en lumière une augmentation importante du nombre de travailleurs temporaires, avec 225 684 personnes et leurs familles établies au Québec en 2023. Si l'on prend en compte les étudiants étrangers, les demandeurs d'asile et d'autres catégories, le chiffre dépasse même les 500 000 personnes immigrantes avec un statut temporaire établies au Québec l'année dernière. Cette tendance soulève des questions sur les orientations à donner à la politique d’immigration québécoise.
Cette montée fulgurante des travailleurs temporaires est en grande partie attribuable à la volonté des autorités publiques et du milieu des affaires de trouver des solutions rapides à la pénurie de main-d'œuvre qui sévit au Québec. En réalité, il s'agit d'une réponse spécifique à une conjoncture particulière. Alors que les débats traditionnels portaient principalement sur l'immigration permanente, cette évolution récente influence de plus en plus les discussions entourant l'immigration.
Bien que le recours à des travailleurs temporaires puisse répondre de manière immédiate aux besoins des entreprises, il est crucial de se demander s'il représente le modèle principal d'immigration souhaité pour l'avenir. À long terme, l'immigration permanente semble offrir davantage de bénéfices pour le développement de la société québécoise. Elle favorise une installation durable, voire multigénérationnelle, notamment dans les régions, contrairement à l'immigration temporaire qui reste potentiellement passagère.
Dans ce contexte, il est essentiel de continuer à soutenir les travailleurs temporaires en les sensibilisant aux possibilités d'accéder à un statut d'immigration permanente. Une approche structurante visant l'immigration permanente consisterait à augmenter les seuils d'accueil décidés par les autorités publiques et à accompagner les travailleurs temporaires désireux de rester au Québec, en particulier en région, après leur première expérience.
Cette approche permettrait de favoriser l'immigration permanente tout en maintenant, pour l'instant, l'arrivée des travailleurs temporaires nécessaires pour combler les besoins sur le terrain.