Le Programme de soutien aux travailleurs migrants appuie les initiatives de 35 organismes au Québec
01 février 2024
Marie-Anne Dayé
Le Programme de soutien aux travailleurs migrants (PSTM), financé par le gouvernement du Canada et coordonné par Immigrant Québec, a pris de l’ampleur depuis le lancement du projet-pilote, en 2021, et permet aujourd’hui d’appuyer les initiatives de 35 organismes partout au Québec.
Ce sont donc des dizaines de milliers de travailleurs étrangers temporaires (TET) à bas salaire titulaires d’un permis de travail fermé qui sont soutenus par des organismes de l’Outaouais jusqu’aux Îles-de-la-Madeleine. Pourquoi cette catégorie de travailleurs spécifiquement ? Comme ils sont liés à leur employeur par la nature de leur permis, ils sont plus sujets à se trouver dans une situation de vulnérabilité et d’isolement.
Alors que le projet-pilote, initié en 2021, visait à fournir de l’information, des services et du soutien aux TET affectés par la pandémie de COVID-19, particulièrement issus du secteur agricole, le PSTM entamé en 2022 et se poursuivant au moins jusqu’au 31 mars 2024 a élargi son champ des possibles en touchant les travailleurs aussi bien du secteur agricole que des secteurs manufacturier, des pêcheries ou encore de l’hôtellerie. Le nombre d’organismes financés par le gouvernement du Canada dans le cadre de ce programme est passé de 17 à 35 depuis 2021 ! Immigrant Québec a d’ailleurs renforcé son équipe en y ajoutant un animateur de projet, une conceptrice-rédactrice, ainsi que deux coordonnateurs régionaux.
En 2023, différents outils ont été créés pour répondre aux besoins des TET tels qu’un guide d’information générale traduit en espagnol, en anglais et en tagalog, ainsi qu’un formulaire de cas d’urgence pour fournir une aide immédiate à des travailleurs dans le besoin. Des partenariats avec des organismes tels que la Commission des normes, de l'équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) et la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) se sont développés, et les liens avec des Consulats, dont celui du Mexique, du Guatemala et du Honduras se sont renforcés.
Qu’ils se trouvent dans les grands centres urbains ou en régions, les TET ont accès à des services gratuits, par exemple :
- de l’information juridique (et un accompagnement dans certains cas) par Justice Pro Bono;
- de l’information fiscale par l’Union des producteurs agricoles (UPA) de la Montérégie;
- du soutien psychosocial par le Centre d’aide aux familles latinoaméricaines (CAFLA);
- de la traduction et de l’interprétariat par le Service d’interprète, d’aide et de référence aux immigrants (SIARI).
Ces quatre organismes plateforme disposent d’une ligne téléphonique et WhatsApp pour faciliter l’accès à leurs services. Les 31 autres organismes financés offrent quant à eux des séances d’information sur leurs droits et leurs responsabilités, des activités sportives, culturelles ou récréatives, de l’accompagnement personnalisé, dans leurs régions respectives. Cette structure permet par ailleurs des échanges et des collaborations entre ces organisations en dépit de leur situation géographique. À titre d’exemple, l’organisme Cyclo Nord-Sudétait présent lors de tournois de soccer organisés par des partenaires de la Montérégie, de Chaudière-Appalaches et de l’Estrie pour orchestrer la distribution de vélos revalorisés.
Crédit : Lors de l’événement Culture en fête, organisé par AGRIcarrières le 22 juillet 2023 à Mont-Laurier, les équipes d’Immigrant Québec, du CAFLA (sur la photo) et de Justice Pro Bono étaient présentes pour fournir de l’information aux travailleurs de la région.
Qu’ils se trouvent dans les grands centres urbains ou en régions, les TET ont accès à des services gratuits, par exemple :
- de l’information juridique (et un accompagnement dans certains cas) par Justice Pro Bono;
- de l’information fiscale par l’Union des producteurs agricoles (UPA) de la Montérégie;
- du soutien psychosocial par le Centre d’aide aux familles latinoaméricaines (CAFLA);
- de la traduction et de l’interprétariat par le Service d’interprète, d’aide et de référence aux immigrants (SIARI).
Ces quatre organismes plateforme disposent d’une ligne téléphonique et WhatsApp pour faciliter l’accès à leurs services. Les 31 autres organismes financés offrent quant à eux des séances d’information sur leurs droits et leurs responsabilités, des activités sportives, culturelles ou récréatives, de l’accompagnement personnalisé, dans leurs régions respectives. Cette structure permet par ailleurs des échanges et des collaborations entre ces organisations en dépit de leur situation géographique. À titre d’exemple, l’organisme Cyclo Nord-Sud était présent lors de tournois de soccer organisés par des partenaires de la Montérégie, de Chaudière-Appalaches et de l’Estrie pour orchestrer la distribution de vélos revalorisés.
Des rencontres marquantes
Durant ses déplacements sur le terrain, l’équipe d’Immigrant Québec est allée à la rencontre de nombreux travailleurs et travailleuses temporaires originaires notamment du Mexique, du Guatemala, des Philippines, du Cameroun, du Sénégal et de Madagascar. Les parcours de chacun et chacune sont uniques et parfois semés d’embûche, mais toujours empreints de fierté. Car quitter son pays, sa famille et son emploi pour venir travailler au Québec, souvent dans l’inconnu où, la plupart du temps, il y a une barrière langagière, est tout un exploit. L’équipe s’est donc engagée à partager, au moyen d’articles, de photos et de vidéos, quelques-unes de ces histoires afin de donner une dimension humaine au Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET) : par exemple, celle de Roberto Hernandez, travailleur mexicain embauché aux Fraises de l’Île d’Orléans depuis neuf ans et celle de Sory Soumahoro, travailleur ivoirien ayant eu recours aux services de Justice Pro Bono pour demander un permis de travail ouvert pour travailleurs vulnérables (PTOTV).
« Pour moi, il est important que l’on reconnaisse les efforts des mains qui rendent les plantes vertes parce que je pense que c’est le travail le moins valorisé »
Roberto Hernández
« J’ai choisi d’émigrer au Québec pour mes enfants, car l’Afrique n’est pas toujours stable. Ça peut être bon pour moi. Est-ce que ça peut être bon pour mes enfants ? On ne sait jamais. Souvent il y a la guerre, des problèmes politiques. Je me suis dit : et si je partais au Canada pour l’avenir de mes enfants? C’est ce qui m’a emmené ici. Je ne savais pas que j’allais rencontrer un calvaire ici »
Sory